Liberté et surveillance

Depuis le déclenchement de l’affaire NSA sur la complicité des multinationales d’information (Google, Youtube, Facebook, etc.) et les Etats démocratiques en mal d’information sur leurs citoyens prétendument libres, plusieurs semblent à peine découvrir la face cachée des réseaux sociaux. Voilà qui permet de nous sortir de l’idyllisme post-2011, où Facebook et Twitter sont devenus abusivement des synonymes dans le virtuel de « quartiers généraux des révolutionnaires ». Non que l’expression soit fausse, mais partiellement vraie.

Le disque du moment

Je suis actuellement en train d’écrire une nouvelle pièce de théâtre intitulée, « N’enterrez pas trop vite Big Brother ». A chaque fois qu’un proche me demande curieusement pourquoi ce titre, il a en tête deux suppositions : 1- Laisserais-tu entendre après tout ce qui s’est passé dans nos sociétés, que Big Brother soit toujours en vie ? 2- Voudrais-tu dire par là qu’il faut prendre tout son temps pour mieux enterrer Big Brother ?

L’épreuve incontournable du rire

La station radio allemande Deutsche Welle a une manière bien à elle de suivre l’actualité du monde arabe. Que pensez-vous des émissions humoristiques qui sont nées après les révoltes ? La question posée ainsi par la journaliste désigne deux phénomènes précisément : les guignols de l’info sur la chaîne satellitaire tunisienne Nesma TV et Al Barnameg, l’émission qu’anime l’humoriste Bassam Youssef sur la chaîne privée égyptienne, CBC. Après avoir répondu à cette sollicitation, je n’étais pas tout à fait sûr d’avoir épuisé le sujet.

La prochaine guerre sera numérique

Le monde connaît actuellement trois formes de chamboulement, toutes nées dans le Net, qui semblent passer inaperçues et dont nous commençons à percevoir les manifestations poindre à l’horizon. La première concerne l’accès aux informations sensibles, longtemps protégées par le secret d’Etat ou les clauses de confidentialité des grandes entreprises, et qui s’avèrent de plus en plus utiles au public pour juger de la probité de ses élites.

Le journaliste, le juge et le citoyen

Nous vivons actuellement, au Maroc, un paradoxe inédit. Alors qu’institutionnellement, le pouvoir central affiche une volonté de démocratisation (prenons-le au mot), des acteurs clés censés crédibiliser cet élan démontrent, par leurs attitudes, que nous en sommes vraiment loin. Je veux parler des juges et des journalistes.

L’équation de la liberté et de la réputation

Vous entendez souvent au sujet de la liberté d’expression dans les media deux banalités, du style, « ta liberté s’arrête quand commence celle de ton voisin » et une autre, encore plus vague, « pas de liberté sans responsabilité ». Assez souvent, ceux qui profèrent de telles généralités ont davantage un souci de censure et de limitation déraisonnée de la liberté qu’un désir de la préserver.

Les voix audibles viennent de l’intérieur

L’un parle de misère sociale et l’autre de misère sexuelle. Le premier est Mohamed Nassib, le jeune informaticien marocain qui crée le personnage virtuel de Bouzebal, et la seconde, la sexologue émiratie en niqab, Oum Mohamed. Le vidéaste dépeint, de manière quelque peu corrosive, en dessin animé et dans le langage du peuple (darija), la lutte des classes à l’aune des nouvelles stratifications, entre élite, parvenus, rentiers et discriminés.

La télévision achève bien l’élitisme

Le populisme est un mot barbare né d’une tendance nationaliste extrême qui consiste à dévier le cours la démocratie de son lit initial, fait de débats et de délibérations, pour verser dans le sens des désirs primaires de la plèbe, sans recul ni contradiction notoire. Aussi, la montée de cette tendance dans des pays où la cité, en tant qu’agora est faible, où l’esprit critique est achevé, et où l’élite est une carpe accrochée à des rentes de situation, est une conséquence prévisible.

Je vote Socrate contre Platon

L’autre jour, des amis réunis sans but précis, se sont mis à se chamailler à propos des rhéteurs new age, Tariq Ramadan, Michel Onfray et bien d’autres savants qui ont franchi le Rubicon des media pour y devenir des intellocrates. Certains s’attardaient sur leurs postures idéologiques et d’autres sur leur usage excessif des media. Et sur les deux points, je me suis retrouvé en désaccord avec la plupart d’entre eux. J’ai réalisé après coup que je soutenais, de bout en bout, une thèse socratique, alors que ceux qui s’opposaient à moi, étaient plutôt platoniciens.

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