Pour une fois, de bonnes nouvelles
Une dynamique intéressante semble s’amorcer en ce moment au Maroc, ce qui fut longtemps de simples initiatives sporadiques et dispersées semble converger actuellement vers un ensemble plus cohérent . En tout cas les débats en matière d’emploi retrouvent une certaine vigueur en cette rentrée 2014/2015 ; le projet de loi de Finances 2015 annonce que L’Etat prendra en charge les coûts relatifs à la part de L’employeur au titre des contributions dues à la CNSS pour une durée de 24 mois et dans la limite de 5 salariés.
L'Etat prendra également en charge la taxe de formation professionnelle pour les entreprises et les associations créées entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2019, durant les 24 mois suivant la date de la création de l’entreprise ou de l’association. Ces dispositions risquent d’être détournées comme d’habitude pour alimenter la logique rentière dominante, mais leur existence peut aussi servir à encourager l’emploi.
En parallèle à cela , la création de l'indemnité pour perte d'emploi , engagement du gouvernement dans le cadre de l'accord du dialogue social du 26 avril 2011 est en train de voir le jour ;un conseil de gouvernement réuni la semaine dernière a adopté le projet de décret n 2-14-14 .Ce texte fixe le taux des cotisations sociales dues à la CNSS, avec un changement de taux concernant les indemnités chômage qui passeront de 1 pc à 1,57 pc. Il y aura une cotisation de 0,19 pc à la charge des salariés et 0,38 pc du patronat, l'Etat participant à hauteur de 500 millions de DH répartis sur deux ans. Ainsi, près de 27.000 salariés pourraient bénéficier annuellement de l'indemnité pour perte d'emploi. Mesure limitée certes, mais elle peut être perçue aussi comme un petit signal dans la perspective d’une approche plus intégrée à une véritable stratégie d’emploi.
En fait , ces petites nouvelles se trouvent en compagnie de projets importants relatifs au marché de l’emploi, notamment la création d’une agence d’évaluation de l’enseignement supérieur qui aura pour mission de s’assurer de la qualité des formations supérieures. Or comme l’ont dit depuis longtemps beaucoup de spécialistes, un organe autonome d’évaluation de l’enseignement supérieur est un élément important pour l’amélioration des formations et de l’employabilité des diplômés. Dans la logique de l’efficacité des services d’intermédiation, le gouvernement actuel œuvre pour le lancement d’un programme pilote d’extension des services de l’Anapec aux non-diplômés. Est ce une bonne idée ? A vérifier..
Par contre le projet en cours avec la banque mondiale, et les services de coopération technique allemand et français sont également de portée importante ;il prévoit notamment le développement du système d’information du marché du travail, par l’établissement d’un observatoire national pour l’emploi. Ainsi, une idée longtemps avancée par les experts marocains vient d’avoir enfin son chemin à la concrétisation .L’observatoire pourrait réaliser des enquêtes régulières et fines afin de collecter des données nationales représentatives sur l’offre et la demande de compétences. Un déficit qui continue à plomber l’aile des politiques publiques en matière d’emploi.
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