Le Smig : Quelle utilité ?!
Les arguments des uns et des autres :
Bien qu'il existe dans la plupart des économies industrielles, le salaire minimal ne fait pourtant pas l'unanimité parmi les économistes et ce, en raison de son coût. Sans salaire minimum, les salariés peu qualifiés, seront rémunérés sur la base de leur apport réel. Ce qui précarise leur situation et pourrait les exclure totalement du marché du travail. Cependant il n’y a pas de dogmes absolus, les économistes ont l’habitude surtout d’évoquer le sujet en relation avec la structure du marché de l’emploi et les mesures de relance de la demande du marché intérieur. Actuellement, en Allemagne par exemple, un grand nombre de salariés ne font pas partie des accords de branches entre syndicats et patronat, leur situation est moins stable que celle des salariés de la catégorie sus mentionnée. Ayant un taux horaire très bas Ce sont des travailleurs pauvres, la mise en place d’un salaire minimum à partir de janvier 2015 va effectivement contribuer à mieux les protéger. Et c’est un gouvernement mené par Angela Merkel (droite) qui va le faire pour la première fois dans l’histoire de l’Allemagne.
Aux États-Unis, la loi fixant le salaire minimum fédéral s’intitule le Fair Labor Standards Act. Le gouvernement fédéral fixe un plancher, chaque État ayant la possibilité d’en relever le niveau. Ce salaire minimum peut varier au sein d’un même État : actuellement, il est de 9,36 dollars de l’heure à San Francisco contre 8 dollars dans le reste de la Californie et 5,85 dollars au niveau fédéral. 60% des salariés américains sont ainsi couverts par un salaire minimum local supérieur au minimum fédéral.
Le blog de l'American Enterprise Institute[i] a publié récemment les chiffres comparés des taux de chômage dans les pays d'Europe de l'ouest et du nord, selon qu'ils sont dotés ou pas d'un salaire minimum
Dans les 9 pays ne disposant pas de salaire minimum, le taux de chômage moyen s'élève à 6,1%, alors que dans les 9 Etats qui en ont un, il est de 13,8%. Soit plus de deux fois plus.
Chez ceux qui n'ont pas de salaire minimum (la Suède, la Norvège, la Finlande, l'Islande, l'Autriche, , le Danemark, la Suisse et l'Italie), c'est la Suisse qui s'en sort le mieux, avec seulement 3,1% de taux de chômage. Elle est suivie de la Norvège (3,5%) et de l'Islande (4,7%). Le plus fort taux de chômage des pays sans salaires minimum revient à l'Italie (12,5%).
Dans les pays qui en ont un (le Luxembourg, le Royaume-Uni, l'Irlande, la France, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, les Pays-Bas et la Belgique), ce sont les Pays-Bas les moins affectés avec 7% par le chômage. Le taux de chômage le plus important se situe en Grèce, où il atteint les 27,5%. L'Espagne arrive juste derrière Avec 26,6%.
Le raisonnement de l’AEI peut intriguer mais il est remis en cause par d’autres faits plus pertinents, l’emploi aux Usa est le marché le plus important de la planète et connait un véritable rétablissement , le taux de chômage aux Etats-Unis a chuté de façon spectaculaire en avril2014 , il est aujourd’hui à son plus faible niveau depuis septembre 2008, selon les chiffres publiés par le département du Travail ( 6,3 %, ). Les tendances révélées par ce marché sont profondes, elles indiquent une grande restructuration et le passage à une nouvelle économie.
Et, quand l’AEI cite la Suisse, il fait le vide sur la nature particulière de l’économie de ce pays et le silence sur une question qui divise fortement ce pays .En effet parmi les Suisses, certains cherchent à introduire le Smig et en font une question d’intérêt national. Ils voteront en referendum le 18 mai 2014 l'introduction ou pas d'un salaire minimum de 3240 euros par mois dans le pays !
[i] http://www.aei-ideas.org/2013/11/in-western-europe-the-average-jobless-rate-is-twice-as-high-in-countries-with-a-minimum-wage-vs-those-with-no-minimum/
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