Emploi : le temps est franchement maussade

Alors que je tentais  de déchiffrer les énigmes du dernier bulletin du HCP sur l’état de l’emploi au Maroc en 2012, je  me suis trouvé distrait par un article  de  SudOuest.fr sur la situation de la même problématique en France. Celui-ci s’intitulait : «  Sans piston, pas de boulot ? ». Le récit -plus nuancé- rapporte que le tiers des nouveaux emplois sont dénichés par leurs bénéficiaires grâce à leurs réseaux . L’article expliquait que « selon les études les plus récentes de l'Insee, près de deux tiers des offres d'emploi en France n'ont pas fait l'objet d'une annonce ». A comparer avec le Maroc, on doit reconnaître que nous faisons mieux ;le recrutement dans le privé n’est assujetti à aucune règle stricte, mais comme en France ,  l’Etat, l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois-sinon le principal en temps de crise fait toujours des annonces publiques d’offres d’emplois ; il organise aussi des concours, puis au bout du chemin, ce sont les réseaux qui offrent la plupart de ces mêmes boulots et ce, en parfaite « convergence » avec les résultats officiels des concours ou règles prévus! Tellement c’est opaque et discrétionnaire que personne ne trouve jamais à redire ! Pas de recours, pas d’audit, Rien !

Bref, bonne ou mauvaise fréquentation, je n’oserais dire quelle est l’origine de la première contamination, mais il y’a aussi d’autres similitudes entre nos deux pays. Par exemple  le Québec attire de plus en plus de Français, diplômés ou non, qui, espèrent y trouver un emploi. Cette année, ils sont quelque 7.000 à traverser l'Atlantique dans l'espoir de décrocher un job grâce au "Permis Vacances Travail" (un visa réservé aux Français et aux Belges pour démarcher les employeurs directement sur place). Pour le seul mois de janvier 2013, le nombre de demandes de visa enregistrées à ce titre représente 37% des demandes formulées en  2012. Coté marocain, même si nos demandeurs de visas n’ont pas le privilège franco-belge du PVT, la migration économique vers le Québec est  un phénomène très présent, plus de 25 000 individus émigrent au Canada chaque année ; avec une préférence linguistique pour le  Québec. Les jeunes diplômés sont nombreux parmi ceux-ci. Les procédures sont transparentes même si le cout est relativement cher. Ainsi, Français et Marocains se partagent la nouvelle ruée vers le Québec !

Autre similitude, le moral au plus bas des jeunes et la phobie de l’emploi précaire. Chez nous le seuil pathologique est franchi depuis longtemps,! En France les crises conjoncturelles trop fréquentes ont accouché désormais du même mal. L'insertion durable des jeunes et le maintien en emploi figurent en France au cœur des débats politiques, du dialogue social  et des préoccupations  des décideurs. Conséquence partagée, les jeunes marocains préfèrent les emplois de la fonction publique, les français  du même âge raffolent des emplois stables et des contrats à durée indéterminée. Privé  ou public, c’est la même tendance dans les deux pays !

Revenons aux chiffres du HCP pour connaitre les principales tendances de 2012; on y relève que le taux d’activité a baissé de 0,8 point, passant de 49,2% en 2011 à 48,4% en 2012, le taux de chômage enregistre une légère hausse surtout en milieu rural, touchant principalement les jeunes et les femmes. En somme les effets de la crise internationale commencent à se manifester au Maroc.

Bref, France ou Maroc c’est pareil, le mauvais temps perdure en matière d’emploi. 

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