Ce document est le premier d’une série à venir et est lui-même le fruit d’une longue maturation méthodologique et analytique, et de working papers produits chemin faisant1. Il résume une démarche de recherche-action et entend tracer de grandes lignes de force pour aborder d’une manière fortement différenciée des approches classiques, tout en leur étant complémentaires, la question du développement inclusif et durable du Maroc. Le travail de recherche qui a donné lieu à ce policy paper est d’abord issu de la volonté du comité de pilotage qui s’est réuni initialement en novembre 2017 dans le but de comprendre les freins au développement du Maroc et de proposer des issues innovantes.
Pour autant, ce travail n’a pas pour vocation de présenter une alternative aux approches macro et micro-économiques, pas plus qu’il ne se présente comme une solution globale à l’ensemble de la problématique du développement. Il ambitionne juste de mettre en lumière un champ de potentialités laissées en friche par les politiques traditionnelles de développement où apparaissent des acteurs, des dynamiques, des ressources et des créations de valeurs économiques et sociales ayant la capacité de répondre à bon nombre des enjeux et défis qui se présentent à notre pays.
Partant d’une démarche de recherche-action, le projet a progressivement inclus des chercheurs, des cadres, des dirigeants et des acteurs associatifs. Dans un second temps, il a étendu son champ d’analyse à des expériences localisées (que nous avons appelées des émergences) ayant prouvé, sur des terrains généralement qualifiés d’« hostiles » ou de « peu fertiles » leur capacité à s’en sortir et à créer de la valeur pour leurs communautés.
L’originalité assumée de cette démarche dans l’expression d’une proposition de projet national de tire sa source dans la complexité même de la notion de développement. À la fois globale- et englobant, polysémique et polymorphe, synthétique et émergent. Le concept de développement peut bien sûr s’analyser par découpages thématiques analysables (principe des diagnostics juxtaposés), mais c’est se limiter à des analyses hors-sol et à des plans d’actions issus de découpes longitudinales sur des faits et des chiffres déjà passés. Ce serait alors occulter la dynamique des émergences, qui fait sens dans les temps présents et futurs, dans les espaces locaux et chez les acteurs qui les portent.
Nous croyons fermement que cette approche par les exceptions positives trouve sa justification dans la nécessité de mieux articuler et de dynamiser les complémentarités entre des politiques supranationales mondialisées, des politiques nationales macroéconomiques et sociales, et des actions citoyennes d’où naissent les énergies et les capabilités locales. Ces articulations multiples dans des boucles de rétroaction systémiques créeront et entraîneront à leur tour des modifications dans les modalités de l’agir et du penser des gouvernants et des citoyens.
Autrement dit, un projet de développement est toujours la résultante, d’une part, de décisions conscientes, centralisées et, d’autre part, de dynamiques sociales, sociétales, culturelles, économiques qui innovent localement et s’étendent peu à peu pour constituer à un moment donné un consensus national qui fera « contrat » et que nous pourrons appeler, a posteriori, « le modèle de développement marocain ».

Comité de pilotage : 

• Aïcha BELARBI
• Amar DRISSI
• Khalid EL HARIRY
• Rachid FILALI MEKNASSI
• Bachir RACHDI
• Mohamed SLASSI
• Hinde TAARJI

Secrétariat du projet

•  Loubna ZEMMOURI

Chercheurs - Redacteurs : 

• Amine BELEMLIH
• Ahmed BENABADJI
• Laila BENNIS
•  Hammad SQALLI

Annexe : 

• Saïd ABU SHLEIH
• Nabil EL MABROUKI

Coordonné par :

• Driss KHROUZ
• Driss KSIKES
• Ghita LAHLOU

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