Une brève histoire de la science économique

Une brève histoire de la science économique

Ce retour à l’histoire de la pensée économique nous permet de bien comprendre l’évolution des idées économiques, caractérisée par de grandes querelles entre de brillants penseurs. La discipline a d’ailleurs longtemps porté le nom d’économie politique. Elle est « étroitement liée aux évolutions et aux transformations dans les autres domaines de lactivité humaine, de lart à la technologie en passant par la religion » (Passet, 2010). Les idées économiques ne peuvent être étudiées sans rapport avec le contexte historique qui les a vues naître. D’où la diversité des théories, des réflexions et des approches.

Étude de la richesse et fonctionnement du marché, objet de l’économie politique

Il y a un accord assez large sur la date de naissance de l’économie politique. Pour la majorité des économistes, le père fondateur de la discipline est Adam Smith. Pour d’autres, ce sont les physiocrates qui ont posé les premiers jalons, suivis en cela par les mercantilistes. Cette polémique aujourd’hui n’a plus beaucoup d’intérêt. L’économie comme discipline scientifique est étroitement associée aux transformations économiques et surtout industrielles qui se sont produites au XIXe siècle. Mais l’héritage des penseurs grecs, des pères de l’église et des philosophes arabes sur des questions aussi fondamentales que celles se rapportant à la définition de la discipline elle-même, à l’échange, au prix et à l’argent sont d’un grand intérêt. Ces analyses inspireront les travaux d’Adam Smith, de Marx et de Keynes, lorsqu’ils traiteront du rôle de la monnaie et de l’échange dans l’activité économique (Dostaler, 2007).

Le mercantilisme, considéré comme la première école de pensée en économie, émerge aux XVIe et XVIIe siècles. Elle est l’expression de la nouvelle attitude qui se répand vis-à-vis des pratiques économiques et de leur place dans l’ordre social qui est aussi un ordre politique. C’est Adam Smith qui a désigné ce courant économique de système mercantile du fait de son opposition à Aristote et à l’école chrétienne par rapport au rôle que doivent jouer les marchands et la richesse monétaire dans la prospérité économique d’une nation. Les mercantilistes prolongeront leur analyse en accordant une place centrale à l’État dans le développement du système industriel et de sa protection de la concurrence étrangère. Une thèse qui sera ultérieurement reprise et défendue ardemment par Keynes dans l’avant-dernier chapitre de sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie.

L’économie politique comme science des richesses fait son apparition à la fin du XVIIIe et XIXe. Elle commence avec Adam Smith (Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776), se poursuit notamment avec David Ricardo (Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817) et s’achève avec Karl Marx (Le Capital, 1868) qui est, d’une certaine manière, le « dernier des classiques ».

Leur interrogation principale concerne ce qu’on appellerait aujourd’hui « le processus de croissance économique », c’est-à-dire « le processus d’accumulation des richesses » : il s’agit de s’interroger sur 1) les causes de la richesse (ce qui conduit à s’interroger sur le processus de production, le mécanisme de la division du travail et les mécanismes de l’échange ; 2) sur sa nature (ce qui conduit à s’interroger sur la nature de la monnaie et les concepts de valeur et de prix ; 3) sur sa répartition (détermination des revenus et mécanisme de la redistribution ; Deleplace, 2008).

Les économistes classiques en s’inspirant des découvertes scientifiques croient en l’existence des lois économiques naturelles qui s’appliqueraient en tout lieu et en tout temps. C’est le cas d’Adam Smith, de William Petty (« des lois universelles dans les affaires humaines »), de Richard Cantillon et de Boisguilbert.

Un autre aspect important est la caractérisation de l’ordre économique comme un ordre marchand et la réduction des relations économiques à un libre-échange généralisé source de la richesse.

Ce sont les physiocrates qui ont les premiers systématisé les convictions libérales à travers la théorie du « laisser-faire, laisser-passer ». Leur chef de file, François Quesnay, construira le premier modèle de fonctionnement de l’économie. « Il offre, dans son premier tableau économique, une description chiffrée qui annonce à la fois le modèle déquilibre général de Walras, les schémas de reproduction de Marx, la macroéconomie de Keynes et lanalyse interindustrielle de Léontief » (Dostaler, 2007).

Cette conception libérale ne cessera de s’affirmer tout au long du XIXe siècle avec la conception smithienne de l’économie politique. Pour les classiques, la richesse est réelle. Smith insiste sur le fait qu’elle est produite. La division du travail, tout en autorisant la spécialisation contribue à augmenter la productivité. Ainsi, la division du travail tout en augmentant le niveau de la production crée la possibilité de reconstituer « l’unité » du travail par l’échange (c’est-à-dire de pouvoir acquérir dans l’échange les biens qu’on a renoncé à produire soi-même). « Cest donc léchange qui autorise la division du travail et non pas linverse. Plus les échanges seront nombreux, plus les marchés seront développés et plus la division du travail aura donc lopportunité de sapprofondir et avec elle la productivité du travail, la richesse et lopulence, donc le bien-être et lharmonie : cest donc léchange, (le marchéqui est la cause originelle de la prospérité et donc dans une vision économiste du lien social, de l’harmonie sociale » (Deleplace, 2008). Dans son ouvrage, Smith s’efforce de démontrer qu’en laissant les individus libres d’orienter leurs activités selon leur intérêt propre, on assure nécessairement l’intérêt de la société tout entière. C’est la célèbre parabole de la « main invisible ». Il suffit donc de « laisser faire » les individus, en ne limitant pas les opportunités d’échange qui pourraient leur être profitables, pour assurer, via l’approfondissement de la division du travail et l’orientation efficace des activités productives, la prospérité et l’harmonie sociale.

On peut déduire à partir de ces principes la formation d’une école de pensée qui aurait dominé la réflexion économique, principalement en Angleterre, pendant environ un siècle, avant d’être remplacée, à la suite de la « révolution marginaliste » par l’économie néoclassique. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples.

Ricardo, principal défenseur du libre-échange (théorie des avantages comparatifs) ne partage pas loptimisme dAdam Smith. Il démontre que le taux de profit a tendance à baisser à long terme, ce qui mènera probablement l’économie à un état stationnaire. Malthus rejette la théorie de la valeur travail et annonce la théorie néoclassique sans ses démonstrations mathématiques. Enfin, Stuart Mill démontre la nécessité d’une répartition équitable des revenus pour éviter les problèmes de débouchés.

D’autres analyses verront le jour avec les travaux de l’historien suisse Sismondi (Nouveaux principes d’économie politique, 1819). Il affirme le caractère historique et transitoire du capitalisme. Ce système engendre une « mieux-value » accaparée par le capitaliste. La conséquence est la baisse des revenus des travailleurs et le manque de débouchés pour les entreprises. Cette thèse développée bien avant les travaux de Marx constitue une véritable contribution souvent négligée par les historiens de l’économie.

Dans son Système national d’économie politique (1841), Friedrich List rejette le libre-échange qui profite surtout aux économies dominantes. Les pays émergents doivent protéger leurs industries naissantes par une intervention active de l’État et en imposant une politique douanière sévère pour les pays concurrents.

L’« économie politique » devient « science économique »

Ce foisonnement d’idées et d’approches doublera d’intensité avec la « révolution marginaliste ». Selon Walras, l’un des pionniers de l’école néoclassique, les choses sont utiles si elles répondent à un besoin et en permettent la satisfaction. La valeur d’un bien découle de son utilité marginale, qui est décroissante. La concurrence pure et parfaite, via les prix, contribue à instaurer un équilibre général. Cette approche, tout en rompant avec la théorie de la valeur-travail développée par les classiques s’inscrit en continuité par rapport à cette dernière en affirmant l’existence des lois économiques universelles fondées sur la rationalité de l’homo-œconomicus. Il s’agit d’un être abstrait, sans passions ni sentiments, recherchant en toute chose le maximum de plaisir, ne s’occupant d’autre chose que de transformer les biens économiques (Vilfredo, 1898 ; Cohen, 2012).

Avec l’émergence de l’école néoclassique, on ne parlera plus de l’« économie politique », mais plutôt de la « science économique » comme science de choix. Les auteurs néoclassiques (Alfred Marshall, Carl Menger, Pareto Vilfredo et Léon Walras) vont mettre l’accent sur l’existence de la rareté.

Selon eux, c’est l’existence des contraintes de rareté qui crée le problème économique, lequel devient pour l’essentiel un problème de choix. 1) Quoi produire et en quelle quantité ? (à quelle production affecter les ressources productives dès lors que celles-ci ne sont pas illimitées ? )  2) Comment le produire ? (Quelle est la combinaison productive la plus efficace, c’est-à-dire la plus « économe » ?) 3) Pour qui le produire ? (Comment répartir la richesse créée dès lors que celle-ci est rare ?). 

Le keynésianisme : l’économie est un système global

La période de l’entre-deux-guerres restera dans l’histoire comme celle de la « haute théorie ». C’est à Cambridge, en effet, que la « révolution macroéconomique » initiée par Keynes prendra forme avec la contribution d’autres éminents économistes comme Michael Kalecki (1899-1970), les travaux de l’école de Stockholm sous l’influence de Knut Wicksell, de Bertil Ohlin (1851- 1926) et Gunnar Myrdal (1898-1987). Mais, on trouve également à Cambridge, à la même période, de nouveaux apports théoriques développés par Arthur Pigou, de ce qu’il est convenu de nommer « l’économie du bien-être », léconomie publique et lanalyse des défaillances de marché.

La publication par John Maynard Keynes de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie en 1936 déclencha la « révolution keynésienne » dans le domaine de la macroéconomie. Pour ce grand théoricien, l’économie est un système global, qui mérite une théorie générale. La demande effective commande le niveau de la production et, donc, le niveau de l’emploi. Les finances publiques doivent et peuvent permettre la relance de l’activité économique. Dans cette perspective, l’approche keynésienne ne propose pas seulement un nouveau cadre d’analyse, mais dégage de celui-ci la nécessité d’une intervention de l’État pour assurer le plein emploi ; elle implique donc une politique de régulation globale. Cette nouvelle démarche est fondée sur une critique du marginalisme, non seulement au niveau des conclusions (elle rejette l’idée qu’une économie de marché est capable d’établir spontanément le plein emploi), mais aussi au niveau des fondements analytiques (le rôle des ajustements par les prix est négligé au profit des variations du revenu global).

L’hégémonie keynésienne va durer pendant toutes les années de croissance, de 1950 à 1970 (les Trente Glorieuses). Les tensions inflationnistes et la crise du fordisme vont mettre fin à cette prospérité économique. Il faut ajouter à cela que toutes les politiques de relance keynésiennes pratiquées par les gouvernements de J. Callaghan au Royaume-Uni (1976-1979), de J. Carter aux États-Unis (1976-1980), de J. Chirac (1974-1975) ou P. Mauroy (1981-1982) en France se soldent toutes par un échec.

Le néolibéralisme ou le déclin relatif du keynésianisme

Le moment est favorable pour les adversaires de Keynes de passer à l’offensive. L’école de Chicago, derrière Milton Friedman (1912-2006), a progressivement imposé le monétarisme qui prône la neutralité des autorités monétaires. Plus généralement, le retour du libéralisme qui condamne les interventions économiques de l’État, a éclipsé progressivement le keynésianisme, avec les attaques menées par Friedrich von Hayek et Robert Lucas.

La mondialisation de l’économie consacre le discours ultralibéral avec surtout la théorie de l’offre (Arthur Laffer) qui va privilégier la production par rapport à la demande. En cela, cette théorie affirme sa fidélité à la loi des débouchés de J. B Say. L’école des choix publics, quant à elle, s’oppose à l’intervention de l’État. Enfin, la nouvelle économie classique avec son chef de file Robert Lucas de l’Université de Chicago considère que les agents économiques sont parfaitement rationnels (anticipations rationnelles), que l’économie est en état constant d’équilibre et donc que l’État doit abandonner toutes les politiques discrétionnaires, c’est-à-dire les politiques conjoncturelles (Montoussi, 2005).

À la recherche d’un nouveau paradigme économique

Aujourd’hui, le contexte économique mondial est tellement difficile (crise de l’euro, crise budgétaire dans les pays développés, chômage massif et durable) que ni le libéralisme ni le keynésianisme n’arrivent à occuper la totalité du terrain de l’échiquier de la réflexion économique. On est à la recherche d’un nouveau paradigme économique qui permettra une sortie de crise. Une véritable bataille est engagée par des courants hétérodoxes qui tentent de dépasser les clivages théoriques traditionnels. Ils soulèvent certains problèmes qui étaient restés dans l’ombre comme l’ont déjà fait J.A.Schumpeter, Karl Polanyi et A. Sen.

L’innovation constitue, selon Schumpeter, « limpulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste » (Schumpeter, 1939). L’innovation est un phénomène majeur qui permet de dresser une vision de l’économie par cycles, chaque cycle correspondant à la mise en œuvre puis au déclin d’une « grappe » d’innovations. D’un autre côté, Schumpeter développe son thème majeur de « destruction créatrice » qui est « une donnée fondamentale du capitalisme » (Schumpeter, 1947).

L’accent mis actuellement sur le rôle de l’innovation dans la compétition économique internationale amène aussi les économistes à dépasser la vision strictement libérale pour renouer avec la tradition institutionnaliste initiée au début du XXe siècle par Karl Polanyi. Cet économiste hongrois (1886-1964) examine la place de l’économie dans les différentes sociétés. Il en conclut à l’impossibilité de comprendre l’histoire dans la perspective d’une vision uniquement économique, suivant une logique marchande, supposée être la logique naturelle et transhistorique des relations humaines (Plociniczak, 2007 ; Passet, 2010). Pour Polanyi, « rétrécir la sphère du genre économique spécifiquement aux phénomènes marchands revient à éliminer la plus grande partie de lhistoire de lhomme de la scène » (Polanyi, 1983).

De cet « encastrement » résulte historiquement l’existence de trois modèles économiques fondamentaux, respectivement fondés sur la réciprocité, la redistribution ou l’échange. C’est en partant de ces concepts que des philosophes, sociologues et économistes revisitent la théorie de Polanyi.

Alain Caillé (Anthropologie du don, 2000) et Paul Ricœur (La lutte pour la reconnaissance et l’économie du don, 2005) considèrent que les relations sociales ne se réduisent pas à l’échange intéressé : elles incluent aussi de la réciprocité (don/contre-don). Si l’homme n’est jamais totalement désintéressé, il n’est pas davantage toujours maximisateur et rationnel. Ensuite, la monnaie n’est pas seulement un instrument technique, mais aussi un élément central du lien social, comme l’a analysé André Orléans (L’empire de la valeur, 2011) : l’économique sert alors de ciment au politique.

Par ailleurs, la création de richesses est rarement un acte individuel, presque toujours une œuvre collective, associant certes les propriétaires des moyens de production, mais aussi l’ensemble des parties prenantes concernées par l’activité économique. En somme, l’économique contribue à construire des communautés humaines et pas seulement à calculer des unités individuelles.

Troisième débat important aujourd’hui est le retour en force de la théorie de la justice sociale. Ce retour se justifie par l’aggravation des inégalités à l’intérieur des pays et entre les différents pays. Les théories de John Rawls (Théorie de la justice, 1987) et d’Amartya Sen (L’idée de justice, 2010) connaissent un franc succès. Le premier a développé, à partir de la fin des années 1950, une théorie de la « justice comme équité ». Il entend en particulier dépasser les approches utilitaristes comme Jeremy Bentham ou James Mill qui considèrent qu’une société juste est celle dont les institutions optimisent la somme des satisfactions individuelles, quitte à sacrifier les libertés de quelques-uns. Cette conception de la justice va connaître de nombreux prolongements, discussions et appropriations politiques contrastées. Amartya Sen tentera d’amender la théorie de Rawls en introduisant le concept de « capabilités », c’est-à-dire l’accès à un ensemble d’états et d’aptitudes (santé, éducation, logements...) qui permettent à chaque personne de réaliser son projet de vie.

En résumé, qu’il s’agisse de l’innovation, de l’encastrement de l’économique dans le social ou de la justice sociale, tous ces thèmes traversent l’ensemble de la théorie économique et ne cesseront de la transformer tout au long du XXIe siècle

 

Bibliographie

1.     Caillé, Alain (2000). Anthropologie du don. Éditions Desclée de Brouwer, Paris.

2.     Cohen, Daniel (2012). Homo-oeconomicus, prophète (égaré) des temps nouveaux. Éditions Albin Michel, Paris.

3.     Deleplace, Ghislain (2008). Histoire de la pensée économique. Éditions Dunod, Paris.

4.     Dostaler, Gilles (2007). Une histoire mouvementée. Revue Alternatives économiques. Hors-série, n°73.

5.     Dostaler, Gilles (2009). Keynes et ses combats. Éditions Albin Michel, Paris.

6.     Keynes, John Maynard (1990). La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Éditions Payot, Paris.

7.     Montoussi, Marc (2005). 100 fiches pour comprendre les sciences économiques. Éditions Bréal, Paris.

8.     Orléans, André (2011). L’empire de la valeur. Éditions du Seuil, Paris.

9.     Passet, René (2010). Les grandes représentations du monde et de l’économie à travers l’histoire. Éditions Les liens qui libèrent, Paris.

10.   Polanyi, Karl (1983). La grande transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps. Éditions Gallimard, Paris.

11.   Plotiniczak, Sébastien (2007). Alternatives économiques. Hors-série, n°73, Paris.

12.   Rabu, Christophe (2004). L’histoire économique et sociale en friches. Éditions Ellipses, Paris.

13.   Rawls, John (1987). Théorie de la justice. Éditions du Seuil, Paris.

14.   Ricardo, David (1974). Des principes de l’économie politique et de l’impôt. Éditions Calman Levy, Paris.

15.   Ricœur, Paul (2004). La lutte pour la reconnaissance et l’économie du don. UNESCO. http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001375/137527fo.pdf

16.   Schumpeter, Joseph A. (1939). Le cycle des affaires. Éditions Payot, Paris.

17.   Schumpeter, Joseph A. (1947). Capitalisme, Socialisme et démocratie. Éditions Payot, Paris.

18.   Sen, Amartya (2010). L’idée de justice. Éditions Flammarion, Paris.

19.   Smith, Adam (1995). Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations. Éditions PUF, Paris.

20.   Vilfredo, Pareto (1898). Comment se pose le problème de l’économie pure.

21.  Villey, Daniel (1944). Petite histoire des grandes doctrines économiques. Éditions PUF, Paris.