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L'entreprise à l'ère de l'immatériel

lors que le Maroc, conscient de l’importance de la richesse immatérielle des nations, s’est lancé dans l’évaluation de son capital immatériel, ce dossier Economia qui porte sur « l’entreprise à l’ère de l’immatériel » propose de relancer le débat sur les enjeux et défis qu’implique le capital immatériel tant au niveau macro que micro-économique.

Les contributions du dossier commencent d’abord par rappeler que le Maroc, dont la part du capital immatériel dans la richesse globale se situe autour de 75%, devrait mettre le renforcement des capacités humaines, sociales et institutionnelles au centre de ses préoccupations. L’action de l’État, en tant qu’acteur du développement économique, devrait encourager le renforcement et l’investissement en capital immatériel afin de permettre au pays de rattraper son retard socio-économique par rapport aux pays les plus avancés. Cela se traduit par le développement humain et la promotion d’un contrat social fondé notamment sur la promotion d’une société ouverte, la liberté économique, le renforcement de la sécurité juridique et la qualité de l’environnement des affaires.

Ensuite, le dossier met en lumière les enjeux organisationnels, économiques et sociétaux du capital immatériel pour l’entreprise en lien avec la révolution numérique qui a significativement impacté les environnements internes et externes de l’entreprise. En effet, le développement d’Internet, l’apparition des réseaux sociaux, des objets connectés, de l’intelligence artificielle, du Big Data... sont au cœur de l’intensification de la concurrence, du bouleversement des marchés, des métiers et des comportements des consommateurs. Les contributions du dossier mettent en avant la nécessité d’accompagner dans les faits cette révolution par la transformation numérique des entreprises qui représente, au-delà de l’enjeu technologique, une formidable opportunité d’innovation, de performance, de compétitivité et de développement pour l’entreprise.

Dans un troisième temps, ce dossier met en avant la nécessité de redéfinir la chaîne de valeur de l’entreprise, de reconnaître le capital immatériel comme sa véritable ressource stratégique et d’adopter une démarche de gestion des connaissances qui favorise l’apprentissage organisationnel, l’intelligence collaborative et la diffusion de connaissances aussi bien en interne qu’en externe. Il s’agit de favoriser en interne la création, la capitalisation et la diffusion de connaissances utiles à la décision et nécessaires à la réussite de l’organisation, et de structurer, en externe, les activités d’intelligence économique tant défensives, de recherche d’informations et de protection du capital intellectuel de l’entreprise, qu’offensives, par l’adoption des postures proactives de gestion de la réputation et d’influence.